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gregory061

pourquoi sauver le corail ?

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Les récifs de coraux s'étalent sur environs 15% des côtes mondiales et occupent une superficie de 300 000 km², soit la moitié du territoire français. Les cris d'alarme retentissent de toutes parts : "Le récif se meurt ! Le corail en péril !". En effet, le réchauffement climatique, les pollutions marines, les aménagements et l'exploitation du littoral, la pêche excessive ou destructrice ou l'utilisation du récif comme matériaux de construction sont autant de phénomènes néfastes pour un écosystème que l'on sait très fragile. Pas de surprise quand les spécialistes estiment que 25% de ce patrimoine est déjà grandement détérioré et que si rien n'est fait, le chiffre montera à 40% ou 50% dans les vingt prochaines années.
Evidemment, le récif de corail est un lieu privilégié pour la biodiversité aquatique. Les zones les plus riches abritent près de 4000 espèces de poissons, 700 espèces de coraux et 6000 espèces de mollusques. Aussi, on estime que les récifs regroupent près de 25% des poissons de l'océan. Facile de comprendre que toute personne soucieuse de préserver un peu notre nature se montre inquiète en apprenant la détérioration rapide d'un milieu si riche en sources de vie.
Au-delà des engagements pour la conservation de la nature, les récifs de corail sont un enjeu d'importance pour de nombreux habitants de ce monde, ainsi que pour leurs descendants. Pourquoi les gouvernements, les peuples et leurs organisations doivent préserver le corail ? Rien d'un engagement écologique la dedans, mais une réalité matérielle, économique et un parie sur l'avenir pour des centaines de million de personnes.


D'abord, on pensera à se nourrir

Près d'un cinquième des protéines animales consommées mondialement proviennent de la mer ! Le rôle du récif de corail peu nous paraître lointain à nous qui vivons loin des récifs et dont la consommation en poissons tourne majoritairement autour de quelques espèces de pleine eau : thons, sardines, maquereaux, colin, etc. Le poisson de corail, on ne le voit que les jours de fête ! Cependant, le récif est aussi connu pour son rôle de nurserie pour de nombreuses espèces marines et il est difficile d'évaluer l'impact de sa destruction sur les stocks de poissons pris au large.
Reste qu'un demi-milliard de personnes, soit un peu moins de 10% de la population mondiale, vivent à moins de cent kilomètres d'un récif corallien. Pour ces gens, le récif est avant tout le moyen de se nourrir tous les jours. Inutile de d'insister sur le fait que les habitants de nombreux villages côtiers n'auraient certainement pas souvent de protéines animales à se mettre sous la dent si la pêche locale venait à dépérir. Dans les îles du Pacifique, ces dernières sont à 90% d'origine marines. On estime qu'un kilomètre carré de récif peut produire jusqu'à 15 tonnes de poissons par ans, et donc, nourrir deux mille cinq cent personnes. Un enjeu loin d'être insignifiant pour autant de monde sur cette planète.

Lutter contre la mer

Les coraux servent de rempart contre la violence de la mer, lors de tempêtes ou de cyclones. Ils minimisent l'érosion marine, qui sans eux pourrait causer des dégâts obligeant des villages à se déplacer ou à dépenser d'importantes sommes pour consolider artificiellement le littoral. Par exemple, aux Maldives, la destruction de récifs et l'exploitation du sable à des fins de construction terrestres ont obligé de protéger la côte littorale avec un mur dont le coût s'est élevé à 10 millions de dollars par kilomètre.
Il n'est pas inutile de rappeler aussi que le corail sert de fondation pour environs quatre cent atolls dans le monde et que sa mort pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour la stabilité de ces îlots perdus au milieu de l'océan.

Les plaisirs du monde riche

L'Europe, les Etats Unis et le Japon sont les principaux importateurs de corail et d'espèces qui lui sont associées. Poissons et corail pour aquarium ou squelettes et coquillages pour la bijouterie et l'artisanat, un véritable marché plus ou moins officiel est en place pour commercialiser les récifs. Par exemple, la culture de perles constitue pour la Polynésie une ressource d'importance puisqu'elle rapporte près de 150 millions d'euros par an.
Bien sûr, il y a dans ces pratiques des activités grandement destructrices pour le récif et ses habitants comme la pêche au cyanure pour les poissons d'aquarium (un marché estimé à 200 millions de $ par an), le ramassage intensif de coquillages ou le prélèvement de corail vivant pour les aquariums. Certainement, des solutions peuvent être trouvées et de règles d'exploitation mises en place pour préserver les récifs et profiter des richesses qu'ils veulent bien nous offrir.

Le tourisme aussi

Pas de doute, le récif de corail est une attraction majeure en matière de tourisme. Que ce soient des activités comme la plongée sous-marine (plusieurs millions de pratiquants dans le monde), la promenade avec juste un masque sur le visage, les excursions en bateau à fond de verre ou juste le farniente sur la plage dans un cadre enchanteur avec une mer tachetée de récifs aux formes et aux couleurs surréalistes, le récif de corail représente une valeur importante en revenus touristiques.
Difficile d'estimer, cependant le chiffre de 400 milliards de dollars par an est avancé pour chiffrer la production des récifs en termes de pêche et de revenus touristiques dans le monde. Nombreuses sont les îles qui vivent essentiellement d'activités touristiques et pour qui la qualité de l'environnement marin est un enjeu d'importance.
Pour les îles Vierges britanniques (Antilles), le tourisme représente 45% des revenus et fournit près de la moitié des emplois. Le corail attire le vacancier pour sa beauté mais intervient aussi dans un processus naturel protégeant les plages de l'érosion et les fonds d'une prolifération d'algues. En dix ans, environs 70% des plages des Antilles ont souffert d'érosion. Inutile de rappeler à quel point les plages représentent un capital naturel de première importance pour le tourisme de bord de mer.
Heureusement, certaines destinations et les autorités qui les gouvernent ont parfaitement compris cet enjeu en mettant en place une stratégie de protection pour assurer la pérennité des récifs et des revenus qui leurs sont associés. C'est le cas de Bonaire aux Antilles qui a mis en place un ensemble de parcs marins surveillés pour garantir la préservation de son milieu marin. Un investissement annuel d'environs 1 million de dollars qui permet d'assurer un revenu de plus de 20 millions tous les ans en exploitant les activités touristiques associées aux récifs de corail. Un exemple que l'on aimerait voir suivit par tant d'autres pays…

Un enjeu pour la science

De la pluralité des espèces vivantes associées au récif de corail, nombreuses sont celles encore scientifiquement mal connues.
Perdre le récif, c'est perdre une potentialité de connaissance pour les sciences de la vie. Plus près de nos préoccupations, les débouchées en médecine semblent importantes. L'azidothymidine par exemple est sécrétée par une variété d'éponge vivant sur le récif des Caraïbes. Azidothymidine ? Une inconnue… peut être son petit nom d'AZT donne un peu plus de dimension à cette substance capable de limiter le développement du virus du SIDA.
Maladies cardio-vasculaires, leucémie, ulcères, cancers de la peau, la biochimie du corail trouve des débouchées dans le traitement de nombreuses pathologies qui nous affectent. Les organismes marins semblent particulièrement intéresser le monde de la recherche sur le cancer qui y trouve des substances pouvant servir la l'élaboration de nouveaux médicaments pour le traitement de ces affections. Aussi, le squelette du corail participe à la fabrication de prothèses osseuses et intervient dans la conception de matériaux utilisés pour les greffes osseuses.
Sans avancer de chiffre en millions de dollars, il est indubitable que la perte de cette richesse biologique serait préjudiciable à l'avancée de recherches capables d'apporter à notre quotidien des solutions à des problèmes auxquels personne n'est insensible aujourd'hui.


Des enjeux économiques se chiffrant en milliards de dollars, une ressource alimentaire pour des centaines de million de personnes, des perspectives scientifiques plus que prometteuses, faut-il encore se poser la question s'il est ou non important de préserver les récifs de corail qui jalonnent les côtes sous les tropiques ?
Les questions primordiales concernent surtout les moyens à mettre en œuvre pour préserver ces derniers en conservant la richesse qu'ils apportent à de nombreuses régions et le bien être quotidien pour des millions de personnes sans gravement pénaliser un ensemble d'activités lucratives mais aujourd'hui organisées sans soucis de préserver ce milieu fragile dont la pérennité de leur industrie dépend.
Gouvernements, responsables régionaux, acteurs de la pêche, du tourisme, de l'exploitation des ressources marines et côtières, organisations non gouvernementales, scientifiques chacun à son rôle, son mot à dire et sa responsabilité à prendre dans ce domaine.
On sait combien cette nature est source de richesse et il est temps de se demander maintenant quel est le prix à payer aujourd'hui pour s'assurer que cette valeur existera encore demain et permette à des milliards de personnes de profiter de ses bienfaits.
Un enjeu de taille qui dépasse largement le discours basique de protection de la nature pour poser un vrai problème, celui de l'exploitation et de la gestion d'une ressource naturelle.


avec l'aimable accord de frédéric, administrateur de récifal autrement

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Salut Greg,

Très interessant, merci!

Deux petites remarques: il faut citer ta source, n'oublie pas, droits d'auteur...
et les récifs font bien plus de 300 000km², puisqu'à elle seule, la grande barrière de corail qu borde l'Australie en fait 350 000... On estime plutôt la superficie totale des révifs et lagons à 600 000km² (mais cela inclus il est vrai les zones de lagon. Ceci dit, elles aussi sont souvent riches en faune fixées)

Sinon, super, merci de ces rappels sur les rôles multiples et primordiaux du récif corallien pour la vie de nos mers, et plus avant, pour la vie de la Terre, et de l'espèce humaine!

Beaucoup trop de gens n'ont aucune idée de ce qui se cache sous la surface de l'eau, et de ce fait, ne le respecte pas... quel dommage...

amic,
sabine

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kactusficus a écrit:
...heu... donc, ledit Frederic de Récifal Autrement a donc lui aussi pompé l'article sans citer la source...
pas classe! La courtoisie sur le net est vraiment des progrès à faire...

Voici la source initiale:

http://scaphinfo.free.fr/bio/corail.html

article de François Rebufat, 2003


cool merci sabine, je croyais qu'il l'avait écrit lui-meme

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super article merci greg
et merci a toi sabine pour le source

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